Portrait de vigneronne : Agnès Jouglet-Sueur

Anne Lataillade, célèbre blogueuse de Papilles et Pupilles, nous emmène à la rencontre d‘Agnès Jouglet-Sueur, du Château Le Bonalguet, une femme du Nord qui a su réussir en bordelais.

Agnès Jouglet-Sueur

Agnès Jouglet Sueur n’est ni originaire de la région, elle est du Nord mais on la pardonne ☺, ni de la profession. Son mari n’est pas du sérail non plus mais tous deux ont eu à cœur de faire de leur propriété, le Château Le Bonalguet une belle réussite. Leur Bordeaux blanc a remporté un oscar des Bordeaux de l’été en mars dernier.
Agnès m’a reçu chez elle il y a quelques jours et je vous emmène faire sa connaissance.

Anne

 

Agnès, vous m’avez dit être originaire de Picardie, d’Amiens plus précisément, pouvez-vous me dire quel est votre parcours ?

J’ai fait des études de droit et ai travaillé pendant une bonne dizaine d’années en Normandie en tant que directrice de cabinet d’un sénateur maire ; et puis j’ai rencontré mon futur mari qui était lui, originaire de la région de Bordeaux. 

C’est l’amour alors qui vous a emmenée ici  ☺ Votre futur mari était-il déjà viticulteur à Saint Germain du Puch ?

Pas du tout ! Il travaillait dans l’entreprise familiale de maçonnerie.

Anne : Cela devient mystérieux ☺

En fait nous avions tous deux l’amour de la terre et des bons produits. Le grand père de mon mari avait acheté un ancien chai pour en faire une maison et il avait toujours regretté de ne pas avoir acquis à l’époque les 16 hectares de vignoble qui l’entouraient. Il n’était pas viticulteur et ne s’était pas vu s’occuper de cela.
Et puis un jour, en 1996, mon mari a eu l’opportunité d’acheter ½ hectare de vigne à Saint Germain du Puch. C’était juste pour s’amuser à faire du vin pour notre consommation, celle de nos amis de notre famille.  En 2002, il a pu acquérir 5 hectares de plus. Cela a coïncidé avec mon arrivée ici. Jusqu’alors je faisais les allers retours Normandie / Bordeaux.  
Comme j’avais envie d’une autre orientation professionnelle j’ai suivi une formation accélérée d’un an au Lycée agricole de Montagne Saint-Emilion et me suis lancée.

Château le Bonalguet

La première vendange a dû être un sacré challenge ?

Oh oui. Heureusement, je m’étais faite des amies au lycée agricole et elles m’ont invitées à faire la première vendange dans leur propriété à Les Lèves-et-Thoumeyragues. Cela m’a beaucoup aidé. Et la semaine d’après je rentrais mes premiers raisins. C’est ainsi que tout a commencé.

Quand est-ce que votre mari vous a rejoint à plein temps sur la propriété ?

Fin 2013. Avant il était toujours salarié et on travaillait la vigne pendant les weekends, les vacances, … Nous avons beaucoup appris sur le tas et avons été beaucoup aidé à partir de 2008/2009 par un œnologue Grégory Dalla Longa. Il faut dire que nous avions pu acquérir 10 hectares supplémentaires en 2008.

La propriété compte combien d’hectares aujourd’hui ?

18 dont 15 en production. Nous avons été obligés de replanter.  3 hectares sont dédiés aux blancs (Sauvignon Blanc et Sauvignon Gris) et une douzaine aux rouges (80% de Merlot, 10% de Malbec, 5% de Cabernet Franc et 5% de Cabernet Sauvignon).

Combien produisez vous de bouteilles ?

90 000 chaque année. Mais au démarrage nous faisions beaucoup de bibs et de vrac. Ensuite nous avons augmenté notre niveau de qualité et sommes passés au format bouteilles.  Et puis surtout, nous avons présenté nos vins à différents concours. Comme nous avons été rapidement primé, cela nous a ouvert les portes de nouveaux marchés.

Cela a du vous faire plaisir ces premières récompenses ?

Oui. Comme nous n’étions ni l’un ni l’autre du métier, cela nous a rassuré et nous a donné l’envie d’aller plus loin. La première n’était qu’une médaille de bronze mais pour nous, c’était énorme.

Quels sont vos principaux marchés

L’export  représente environ ¾ des volumes. Nous sommes bien implantés au Japon car ils sont très friands de vins médaillés. Nous exportons aussi aux USA, en Grande Bretagne, en Chine. Nous avons aussi testé un peu de VPC et nous commercialisons aux particuliers dans ma région d’origine, le Nord, et aussi en Normandie où j’ai un bon réseau.  Je commence maintenant à travailler davantage le marché français.

Vous êtes plutôt Clairet ou Rosé ?

Je préfère le Clairet. Au départ nous en faisions car cela correspond vraiment à notre région mais il y a deux ans, avec la mode du rosé pale, il était devenu plus difficile de le vendre ; alors nous avons du arrêter.

Bouchons en liège ou bouchons à vis ?

Nous travaillons avec du liège sur les rouges et avec du bouchon synthétique sur les blancs et les rosés.`

Plutôt vins d’assemblage ou vins de cépage ?

Plutôt vins d’assemblage ou vins de cépage : Ici nous ne faisons que des vins d’assemblage, même si notre vin blanc est un pur Sauvignon, mélange de Sauvignon blanc et de Sauvignon gris. On obtient des vins plus complexes, plus dans la finesse et l’élégance.

 

Côté Bordeaux, vous êtes plutôt …..

Girondins ou UBB ?

Ce ne sont pas mes sports de prédilection, je préfère le basket.

Cap Ferret ou Arcachon ?

J’aime les grandes plages comme Lacanau ou Mimizan qui me rappellent la Normandie ou le Nord.

Lamproie ou alose ?

Je n’aime pas beaucoup la cuisine au vin rouge, alors l’une ou l’autre mais cuisinée avec du vin blanc.

Facebook ou Twitter ?

Ni l’un ni l’autre. Nous n’avons même pas de site internet. Nous ne sommes pas bons en communication, c’est l’un des pans de notre activité que nous voulons développer.

 

Pour conclure, 1 mot qui symbolise le vin pour vous?

Partage ! Le vin c’est un plaisir à partager.

 

Merci Agnès !

 

Château Le Bonalguet – 7 Place de Fonvideau, 33750 Saint-Germain-du-Puch

 

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