Portrait de Vigneron : Régis Chaigne

Château Ballan Larquette (c) Anne Lataillade 2016

Régis Chaigne – Vignoble Chaigne & Fils

 

« Depuis 5 ou 6 générations, la famille de Régis Chaigne, aujourd’hui à la tête des Vignobles Chaigne et fils, travaille la terre à Saint Laurent du Bois dans l’Entre-Deux-Mers. D’abord dédiée à la polyculture et à l’élevage, la propriété familiale s’est transformée dans les années 70 avec la plantation de vignes hautes et larges, destinées à la production de vin rouge. »  Anne.

 

Régis, pouvez-vous me dire si vous vous destiniez à la reprise de la propriété ?

Pas du tout. J’ai suivi une formation d’ingénieur à l’Ecole Centrale de Lyon et ai démarré ma carrière chez Merlin Gerin aujourd’hui Schneider Electric. A la fin des années 80, mon père a souhaité  prendre sa retraite et je me suis dit que c’était dommage de vendre la propriété. J’ai donc quitté mon emploi, suivi un master  de Gestionnaire de Domaine Agricole à l’ENITA  et en 1992 je me suis associé à mes parents. 

Avez-vous regretté un jour  ce changement de cap ?

Non, même si ce n’est pas toujours évident.  C’est un métier solitaire. On est isolé à la fois géographiquement et professionnellement.  Si vous souhaitez voir des gens, il faut bouger. Et puis, ce qui est peut être le plus dur à supporter, c’est la complexité administrative croissante.  Nous devons gérer comme une multinationale avec une micro équipe. Les dossiers à faire en double ou triple exemplaires nous asphyxient.

Château Ballan Larquette (c) Anne Lataillade 2016

 

Quelle est la taille de la propriété aujourd’hui ?

Elle comporte 42 hectares (7 ha pour les blancs, 35 ha pour les rouges) et nous commercialisons environ 300 000 bouteilles par an, surtout à destination de l’Export (Chine et Japon en tête). Nous sommes 9  personnes à plein temps et c’est un vrai travail d’équipe.  Il y a Eléonore CRISCI, mon épouse pour la partie administrative et la préparation des commandes,  Dominique Chaigne, ma cousine pour le marketing et le commercial, Stéphane Brouchican le Chef de cultures, Léo Guitton le Maître de chai et, pour les travaux de la vigne : Guillaume Noblet, Ida Brouchichan, Denis Fontaniol et Maria Pereira. C’est grâce à tous que nous en sommes là aujourd’hui.

 

Château Ballan Larquette (c) Anne Lataillade 2016

 

Comment définiriez-vous vos vins ?

Ils sont nets et précis, avec un bon potentiel de garde même s’ils peuvent se consommer rapidement. On sent bien le fruit.

Régis, vous être un grand amateur et défenseur du Clairet. Pourquoi ?

Parce que cette appellation a du sens, une histoire, de la personnalité et le vin convient à tous les plats, même à la cuisine du monde.  Il a un potentiel fabuleux mais malheureusement pas du tout exploité, ce qui fait qu’il est difficile à vendre.

Vous êtes un des rares vignerons utilisant le numérique et les réseaux sociaux.  Pourquoi cet intérêt?

Grâce à ma formation technique j’ai toujours eu un attrait pour l’informatique. Dès l’apparition d’internet j’ai eu une adresse email, j’ai déposé mon nom de domaine et j’ai même construit mon premier site internet  (avec Adobe PageMill, les connaisseurs apprécieront).

Ensuite, j’ai compris très vite que l’on pouvait faire des affaires grâce à cette technologie. Je me souviens d’une anecdote à la fin des années 90. J’ai reçu un mail d’un américain de Chicago me disant qu’il avait goûté mes vins à Kuala Lumpur et qu’il souhaitait en acheter aux USA. A l’époque j’avais un distributeur au Texas et j’ai pu ainsi vendre 3 caisses.  C’était le tout début.  Aujourd’hui internet m’aide clairement à vendre mes vins car cela m’apporte énormément de contacts dont une partie se transforme en commandes.

En plus de ces contacts virtuels, j’ai aussi des contacts réels via les Vinocamps. C’est enrichissant que ce soit en terme de rencontres que de contenu.

 

Le portrait de Régis en quelques questions :

  • Rouge ou blanc : Blanc.
  • Clairet ou rosé : Clairet bien sur  !
  • Bouchon en liège ou bouchons à vis : Depuis quelques années, j’utilise un bouchon technique qui s’appelle un DIAM. On y trouve tous les avantages du liège sans les inconvénients.
  • Vin d’assemblage ou de cépage : Assemblage. On perd notre âme si on fait un vin de cépage. Il vaut mieux cultiver nos différences qu’essayer de copier ce que les autres font mieux que nous.
  • Bouteilles ou Bibs : Bouteilles bien sur. Avec nos vins, il est trop difficile de faire des marges sur des Bibs. De plus, j’essaie de faire des vins ronds, cela ne convient pas aux emballages carrés 😉
  • V3 ou Tramway : Rien de tout cela ici. Mais je me suis mis au VTT à assistance électrique. Cela me permet de parcourir les vignes pour juger de la maturité des raisins.
  • Arcachon ou Cap Ferret : Arcachon ! Le Cap Ferret, c’est trop loin et il y a trop de monde. J’aime aussi la Dune du Pilat. Cela permet de prendre de la hauteur.
  • Facebook ou Twitter : Twitter.  Vous pouvez m’y retrouver sous le pseudo @rchbx.
  • Un mot du vin : 2 !  Plaisir et partage.

 

Merci beaucoup Régis !

 

Vignobles Chaigne et fils
Château Ballan Larquette – Saint Laurent du Bois
A retouver sur  Facebook et  Twitter

 

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