Portrait de vigneron : Pierre Veyron

Anne Lataillade, célèbre blogueuse de Papilles et Pupilles, nous emmène à la rencontre de Pierre Veyron du Château Cajus. Son Clairet a remporté l’Oscar 2019 des Bordeaux de l’Eté. 

La propriété située à Saint Germain du Puch produit des vins issus de raisins cultivés en agriculture biologique.

Pierre Veyron ne se destinait pas du tout au métier de viticulteur. Il commence sa carrière professionnelle dans l’industrie de la viande et gère sa propre entreprise qui compte jusqu’à 200 salariés. En 1998, il se met en quête d’une maison d’habitation mais ne trouve pas vraiment ce qu’il souhaite. Un de ses amis lui conseille d’orienter ses recherches vers une maison avec des vignes. Ce sera plus facile, lui dit-il. Pierre l’écoute, visite deux propriétés et acquiert l’une d’elles, le Château Cajus. S’il conserve au départ son activité professionnelle, petit à petit la vigne l’appelle. Il vend donc son entreprise et se consacre à plein temps au domaine.

La première décision, m’a-t-il expliqué, a été de passer la propriété (12 hectares) en Agriculture Biologique. J’ai baigné dans ce milieu, c’est l’ADN de ma famille, nous mangeons bio, nous vivons bio. C’était donc pour moi une évidence.

Est-ce qu’il est difficile d’être en Agriculture Biologique en Gironde ?

Produire en Agriculture Biologique ne m’a jamais posé de problème, j’ai eu la chance d’être bien accompagné, bien formé. Je n’ai pas plus de maladies dans mes vignes que mes voisins.

Comment commercialisez-vous vos vins ?

40% auprès de particuliers par le biais de salons et 40% auprès de la distribution spécialisée (bio). Le reste à la propriété, un peu à l’export, etc.

Comment êtes-vous venu à produire du Clairet ?

La propriété a toujours eu un très bon savoir faire sur le Clairet. Les gens à qui j’ai acheté en produisaient déjà. J’ai appris auprès d’eux et me suis ensuite perfectionné. Je saigne toutes les cuves et je vinifie à part, à basse température. Cela me permet de conserver le côté fruité et aromatique de ce vin d’assemblage composé a 80% de Merlot et à 20% de Cabernet Franc. Le résultat est très fruité, pas du tout vineux ni tannique.

Est-ce que le Clairet est difficile à vendre aujourd’hui ?

Ce n’est pas évident mais quand on le fait goûter, les gens adhèrent immédiatement et deviennent addict 🙂

Avec quoi conseillez-vous de le boire ?

C’est un rosé de jardin. Il est excellent avec les crudités et c’est important de le signaler car peu de vins se marient avec la vinaigrette. Il est délicieux également avec les plats épicés et les brochettes.

A quelle température conseillez-vous de le servir ?

Pas trop froid car cela anesthésie les parfums. Je vous recommande de le servir à 12 ou 13°C. Il développera ainsi ses saveurs de fraises bien mûres et ses arômes de fruits rouges.

Suzanne, votre belle fille vous a rejoint il y a 2 ans 1/2. Comment vous êtes-vous répartis les rôles ?

Elle s’occupe plus particulièrement de la partie administrative, commerciale, marketing et communication mais elle touche à tout. Nous travaillons bien en équipe. Et elle est également très attachée au bio.

Depuis quelques années vous vous inscrivez dans une démarche oenotouristique ?

Oui, nous avons 2 chambres d’hôtes et 2 yourtes. Nous souhaitons faire découvrir à nos visiteurs le quotidien d’une propriété bio. Cela nous semble important de partager notre vision.

Quels sont vos projets pour l’avenir ?

J’ai suivi des études en médecine chinoise et je vais m’y consacrer. Suzanne va prendre de plus en plus la main. Comme elle a des enfants petits, elle souhaite faire moins de salons et rester davantage ici. C’est cohérent avec le développement de l’offre oenotouristique et en plus, notre bilan carbone sera meilleur

Quelques questions subsidiaires … 🙂 Êtes vous plutôt :

Bouchon en liège ou bouchon à vis ?

Bouchons en liège. Le bouchon à vis, je ne suis pas tout à fait contre mais je n’ai pas étudié sa composition. Mais pour les vins jeunes, ce n’est pas choquant.

Bouteille ou BIBs ?

On fait quelques cubitainers pour les magasins bios, surtout pour Paris intra-muros. C’est moins lourd pour le consommateur et il y a moins d’emballages à redescendre dans la poubelle. Il y a une clientèle pour cela. Mais nous ne faisons que des contenants de 3 litres.

Arcachon ou Cap Ferret ? 

Plutôt l’océan mais là où il n’y a personne. Je préfère marcher un peu et être tranquille.

Philippe Etchebest ou Gordon Ramsay ?

Nous n’allons pas au restaurant à Bordeaux. Les weekends, nous sommes sur les salons et la semaine, ici, à Saint Germain. Nous avons de bons restaurants dans le coin, notamment Papadam à Fargues-Saint-Hilaire. Mais comme nous consommons bio et faisons attention à notre alimentation, nous préférons manger à la maison.

Facebook ou Instagram ?

Pour l’instant juste Facebook. J’aimerais commencer sur Instagram, ajoute Suzanne, mais je n’arrive pas à trouver le temps de tout faire.

 

Château Cajus – SCEA Château Cajus – lieu dit « Cajus » – 33750 St Germain du Puch

www.chateau-cajus.bio

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